À la suite des incidents entre supporters de la saison passée lors du match FC Nantes – Olympique de Marseille, les dirigeants canaris ont décidé de revoir les conditions d’achat de billets afin de contrôler l’afflux des supporters marseillais et de profiter d’une superbe ambiance.
La priorité est donc donnée aux quelque 13 000 abonnés et récents spectateurs* de la Beaujoire ainsi qu’à tous ceux qui souhaiteraient réserver un pack pour les deux matchs à domicile face à l’OM puis face au Havre.
Chacun pourra acheter jusqu’à 20 places. Si vous ne remplissez pas ces conditions, vous n’aurez pas, a priori, la possibilité de prendre vos places. À moins que cette stratégie ambitieuse soit assouplie à l’approche du coup d’envoi du 3 novembre.
A priori, cette affiche se déroulera à guichet fermé, les rencontres face à l’OM étant parmi les plus demandées
Pour le parallèle avec l’hôtellerie, ce match s’apparente à une véritable date « peak » où l’intérêt est d’allonger la durée de séjour avec un Min Stay. La demande est telle, que finir complet sur le samedi n’est pas une question, la difficulté réside plutôt dans la capacité à trier raisonnablement la demande pour garder la plus contributive, celle qui est prête à allonger son séjour – deux nuits pour un hôtelier – deux matchs pour un stade de football.
En optant pour cette stratégie favorisant les abonnés ou les packs, l’objectif du club est triple :
- Profiter de revenus conséquents lors de ce match
- Avoir un maximum de supporters nantais dans le stade
- Dynamiser et orienter la demande sur d’autres rencontres
Contrairement à d’autres acteurs éligibles au RM, les clubs de Ligue 1 disposent de faibles références historiques ne permettant pas d’anticiper parfaitement les effets sur le comportement d’achat à venir – 17 matchs par an à domicile vs 365 nuitées pour un hôtelier par exemple.
Un match de football se gagne souvent en remportant la bataille du milieu de terrain ; côté billetterie, c’est dans la maîtrise des quotas de places par catégorie / type de billet que le FC Nantes doit exceller pour l’emporter. Sans cela il risque soit de sous-optimiser cette affiche en vendant trop rapidement à un prix pas assez élevé (Spill) soit de devoir relâcher des places à l’unité, faute de demande suffisante sur des packs potentiellement trop chers (Spoilage).
L’équilibre entre attaque-défense est subtil. La seule variable d’ajustement en cours de match – en cours de commercialisation – c’est le pricing dynamique qui va permettre d’ajuster les prix en fonction de la demande attendue et constatée, toujours dans l’idée de garder des places pour la clientèle la plus contributive.
Côté Revenue Integrity, bien que les achats/reventes soient encadrés, les risques liés à d’éventuels contournements de règles en toute légalité existent:
- En prenant une place pour le prochain match à domicile, vous serez considéré comme un spectateur récent et pourrez ainsi profiter de la prévente pour le fameux FC Nantes – OM. Le premier prix étant affiché à 19€ contre Nice.
- En optant pour le pack de deux rencontres jusqu’au 13 octobre : face à l’OM puis au Havre trois semaines plus tard. Le premier prix étant affiché à 52€.
Pas sûr qu’une vingtaine d’euros ne freine la ferveur des Marseillais…
Le FC Nantes a bien préparé ce match pour maximiser sa recette billetterie et offrir une superbe ambiance à La Beaujoire, tout réside désormais dans sa capacité à adapter sa tactique (quotas catégorie/type de billet et pricing dynamique). Que le meilleur gagne !
Mots-clés : FC Nantes, Olympique de Marseille, billetterie, Revenue Management, Pricing dynamique, Yield management, capacités, recettes, billetterie,…